- Statements
Mesdames et messieurs les Ministres,
Chers délégués,
La France remercie très sincèrement l’Indonésie et le bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNDRR) pour l’organisation et l’accueil à Bali de la 7ème plateforme globale pour la réduction des risques de catastrophe. La France souscrit pleinement à la déclaration commune de l’Union Européenne et de ses Etats membres.
Cet événement revêt une importance particulière, après plus de 2 ans de pandémie qui ont fortement mis sous tension les efforts visant à mieux prévenir et gérer les catastrophes. La plateforme globale intervient par ailleurs à un moment clé, 7 ans après l’adoption du Cadre de Sendai, et 1 an avant sa revue de mi-parcours qui nous donnera l’occasion en 2023 de faire collectivement le bilan et, surtout, de renouveler notre ambition.
Dans ce contexte, nous devons surtout garder à l’esprit les avertissements extrêmement préoccupants que nous adresse l’ensemble de la communauté scientifique mondiale. Je parle de l’Organisation météorologique mondiale, qui nous dit que le nombre de catastrophes naturelles a été multiplié par 5 en 50 ans sous l’effet du changement climatique. Je parle bien sûr également du GIEC, dont les derniers rapports nous alertent sur le fait que chaque fraction de degré supplémentaire se traduira par d’avantage d’événements climatiques extrêmes, toujours plus intenses. Enfin, nous ne pouvons ignorer le fait que les populations les plus pauvres, les plus fragiles, sont aussi les plus vulnérables et exposées aux impacts du changement climatique.
Ainsi, il est clair que l’enjeu de la réduction des risques ne peut être séparé de celui de l’adaptation au changement climatique. Investir dans l’anticipation et la prévention des catastrophes, c’est réduire concrètement les risques associés aux événements météorologiques extrêmes exacerbés par le changement climatique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre 1970 et 2019, malgré une augmentation spectaculaire du nombre de catastrophes, la mortalité liée à ces événements extrêmes a été divisée par 3.
Dans ce contexte, notre priorité doit être la poursuite d’une mise en œuvre pleine et entière du Cadre de Sendai. La France, qui avait en 2015 encouragé l’adoption d’un cadre ambitieux, y contribue à tous les niveaux.
Sur le plan national, nous avons amplifié nos actions de développement de la connaissance des risques de catastrophe, notamment ceux liés aux risques émergents causés par le dérèglement climatique. Nous veillons à renforcer la gouvernance, par exemple sur la gestion des risques d’inondation en co-construisant des programmes d’action de prévention avec les collectivités locales.
Nous renforçons la culture du risque. Depuis plusieurs années, nous menons des campagnes d'information pour la prévention des risques liés aux pluies extrêmes et aux incendies de forêts. En 2022, une journée nationale de la résilience sera institutionnalisée. Elle se tiendra tous les 13 octobre, en cohérence avec la journée internationale décidée par l’ONU.
Pour réduire le nombre de victimes, nous avons expérimenté il y a quelques jours seulement le nouveau dispositif FR-ALERT auprès des populations. Il permettra de prévenir en temps réel toute personne détentrice d’un téléphone portable de la présence de celui-ci dans une zone de danger. Par ailleurs, nos services de prévision indispensables à la gestion des crises sont en constante amélioration.
Enfin, dans les zones vulnérables, nous investissons pour renforcer la résilience de nos habitations comme de nos infrastructures essentielles. L’Etat a considérablement augmenté ses aides financières aux politiques de réduction de l’exposition portées par les collectivités territoriales. La résilience, c’est aussi reconstruire en mieux avec, à chaque fois que c’est possible, des solutions fondées sur la nature.
La France agit également pour la réduction des risques au niveau international avec la conviction que la prévention et la réduction des risques de catastrophes sont des fondamentaux incontournables du développement durable et de l’éradication de la pauvreté. L’Agence française de développement met en œuvre de nombreux projets sur le terrain. Entre 2015 et 2019, la France a ainsi financé des projets permettant de mieux prévenir les catastrophes à hauteur d’1,5 milliards USD.
Nous agissons aussi à travers plusieurs initiatives internationales.
Un exemple de cet engagement multilatéral est le soutien apporté par la France à l’initiative CREWS – Climate Risk and Early Warning Systems, qui vise à développer des systèmes d’alerte précoce dans les pays les plus vulnérables, en particulier les pays les moins avancés et les Petits Etats Insulaires en Développement.
Les contributions rassemblées depuis la création de CREWS en 2015 ont permis d’engager des projets dans près de 60 pays, pour un montant total de 80 millions USD, dont près de 35 millions apportés par la France. Nous souhaitons que ce soutien se poursuive et s’élargisse, à l’heure où le Secrétaire Général des Nations unies a fixé comme objectif que 100% de la population mondiale soit couverte par des systèmes d’alerte d’ici 5 ans.
Mesdames et Messieurs, chers collègues,
Dans la perspective de la COP27 en Egypte et de la revue de mi-parcours du cadre de Sendai en 2023, la France sera pleinement mobilisée afin que le niveau des engagements soit suffisamment ambitieux pour renforcer la résilience des populations et des Etats face aux risques de catastrophe.
Je vous remercie de votre attention.